Le Carême et l'urgence de nous réconcilier

Voici l'enseignement du Père Emmanuel Canart lors de la célébration du Mercredi des Cendres qui a eu lieu ce soir à l'église Saint Pierre de La Briquette.

Aujourd'hui est l'entrée de tous les chrétiens dans le temps du Carême : 40 jours nous séparent de Pâques pour nous préparer à la résurrection du Christ.

Bien sûr !

 

Nous allons prendre des résolutions ! Et nous ferons de notre mieux...

 

Peut être que dans 40 jours, nous serons un peu gênés... moi le premier !

  • de ne pas avoir autant prié que promis...

  • de ne pas avoir autant fait d'efforts de privation, de modération sur la nourriture.

  • de ne pas avoir autant lu la Bible ou écouter attentivement les homélies...

 

Peut être que dans 40 jours nous serons un peu gênés, mais ce n'est pas grave si du moins, nous avons fait de notre mieux.

 

Le pire serait peut être d'être fier d'avoir réussi nos efforts !

 

Louis Evely disait à ses lecteurs: « Vous irez au ciel non pas parce que vous serez contents de vous, mais parce que vous serez contents de Dieu. » 

 

Ce qui serait le plus gênant, c'est que dans 40 jours, nous ne soyons pas gênés du tout... de ne pas être devenus plus fraternels.

 

C'est de ne pas voir le lien qu'il y a entre le Carême et l'urgence de nous réconcilier.

 

Nous sommes tellement habitués à nos querelles, à nos mesquineries... On se dit que c'est tellement normal !

 

A la limite, on se dit que Dieu n'y peut rien non plus, ni la prière, ni les efforts... C'est comme ça !

Les hommes se sont toujours disputés, pourquoi essayer de changer ?

 

Souvenons nous des paroles (violentes) de Saint Jacques lorsqu'il écrit : « Si tu dis que tu aimes Dieu sans aimer ton frère, tu es un menteur ».

 

Mes responsabilités auprès de l'évêque font que je suis au courant de tout ce qui va bien dans le diocèse, et surtout de tout ce qui va mal...

 

Personne n'écrit à l'évêché en général pour dire que tout va bien. On n'hésite pas à écrire pour dire « ça ne va pas ! ».

 

Je me dis souvent face à une difficulté : « Ce n'est pas grave, on s'en sortira ! »

  • on a moins de prêtres ! Dommage mais on s'en sortira. L'époque où il y avait plus de prêtres n'était pas forcément la plus merveilleuse pour l'église (même si je suis assez favorable aux prêtres).

  • on a moins de moyens financiers. On s'en sortira. Saint François d'Assise lui même n'avait pas beaucoup d'argent.

  • on pèse de moins en moins lourd dans les médias... On s'en sortira ! Très peu de journaux ont parlé de la petite Thérèse de Lisieux à son époque.

Mais...

 

Je suis souvent peiné de voir les luttes, les conflits entre les chrétiens.

Et je me dis : « Comment s'en sortir ? »

Je me dis : « Comment s'en sortir si on ne change pas notre cœur ? »

 

Face à ces conflits entre chrétiens, c'est l’Évangile qui perd ! C'est Jésus qu'on fait taire par nos manques de fraternité.

 

Le Carême, c'est faire gagner l’Évangile et cela passe absolument par la fraternité. La fraternité des chrétiens.

 

Et ceci n'est pas une option, ce n'est pas un petit « plus ».

 

La fraternité, c'est le cœur même de l'évangile.

Soyons un pour que le monde croit.

 

 

Article publié par Vaillante Couturier • Publié le Mercredi 05 mars 2014 - 23h02 • 2237 visites

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