EDITORAMA 2020

L’équipe rédactrice de Couleurs Catho vous souhaite une belle année 2021. Faisons le plein d'enthousiasme et d'espérance et continuons de transmettre la Bonne parole.

Deux fois par mois, notre paroisse vous propose un document important, le BIP ( bulletin d’informations paroissiales ). Dans celui-ci, l’éditorial est en lui-même un enseignement par rapport aux actualités, aux évènements. Nous vous proposons une rétrospective d’un certain nombre d’entre eux. Belle lecture.

Les douze travaux du chrétien durant le carême

La mythologie grecque nous raconte les douze travaux accomplis par Hercule pour expier ses lourdes fautes et pour atteindre l’immortalité.

A notre tour, durant ce carême, d’entreprendre douze « petits » travaux afin que ces quarante jours soient vraiment un temps pour nous rapprocher de Jésus.

En voici une liste que chacun adaptera en conscience, en fonction ce qu’il est:

-participer à la célébration du mercredi des cendres

-se nourrir sobrement, s’abstenir de viande le vendredi, et jeûner le mercredi des cendres et le vendredi saint

-faire un don significatif pour les plus pauvres

-prier un peu plus, par exemple avec l’aide du livret « s’il te plaît donne-moi un quart d’heure »

-remplacer un peu de TV par un peu de prière ou d’attention à l’autre

-ne pas dire du mal d’autrui

-recevoir le sacrement du pardon

-participer à la messe ou à une célébration communautaire en semaine

-vivre un temps fort avec d’autres chrétiens

-visiter une personne seule ou malade (ou lui écrire ou lui téléphoner)

-accueillir les épreuves de la vie comme un moyen de s’unir à la passion de Jésus

-participer aux célébrations de la semaine sainte

Bon carême à tous.

BIP 5 du 22 février au 8 mars 2020

Bertrand ESTIENNE

 

LES BIENFAITS D’UN CONFINEMENT

Dans un monde où les relations par les voies virtuelles semblaient devenir essentielles, nous souffrons soudain de ne plus pouvoir nous voir et nous parler.

Dans un monde qui semblait être devenu profondément individualiste, nous souffrons soudain de ne plus nous réunir dans un parc, un restaurant ou encore à l’église.

Dans un monde qui semblait totalement maîtrisé par l’homme, nous souffrons soudain de l’intrusion d’un minuscule virus.

Mais aussi, dans un monde où nous courrons sans cesse après le temps, un évènement nous pousse à nous poser et à nous arrêter pour réfléchir.

Dans un monde où l’économie, le productivisme et l’esprit de consommation semblaient être les maîtres mots, nous sommes contraints à vivre simplement, calfeutrés chez nous, en nous contentant de ce que nous avons.

Dans un monde où nous nous pensions capables de surmonter toutes sortes d’obstacles, nous découvrons que nous avons à travailler sur nous, car nous sommes dominés par des peurs non maîtrisées qui parfois nous révèlent notre égoïsme et nous font faire n’importe quoi (ex : stocks de médicaments ou de denrées alimentaires).

Dans un monde où nous avions peur des migrants au point de dresser des barrières pour les empêcher de venir à nous, voici que nous partageons leur expérience en devenant nous-même des « pestiférés » aux yeux de tant d’autres nations du monde qui nous ferment leurs frontières.

Dans un monde où nous pensions qu’être libre, c’est aller où on veut, quand on veut, nous réalisons qu’être libre, c’est pouvoir s’arrêter pour réfléchir sur soi-même, sur le sens des choses, sur ce qui nous habite intérieurement.

Dans un monde où nous choisissions les personnes avec qui nous décidions d’être unis, nous découvrons que nous sommes tous solidaires les uns des autres pour un combat que nous ne pouvons gagner qu’ensemble.

Dans un monde où nous estimions que l’homme était le sommet de la pyramide, le maître de toutes choses, nous comprenons que la source et le sommet de toutes choses n’est pas l’être humain mais plutôt celui qui nous a créé par amour : Dieu notre Père.

 BIP 7 du 21 mars au 5 avril 2020

Abbé Bertrand ESTIENNE

 

PAQUES A LA MAISON

La semaine sainte est un grand moyen de nous unir à la passion du Christ et de prendre déjà part à sa résurrection. Nous partageons les pensées, les attitudes, le coeur, les sentiments de Jésus tel qu’il les éprouvait au moment de sa passion : En lui, par-delà ses souffrances, se dégageait un torrent d’amour. Nous-mêmes nous nous unissons au Seigneur pour devenir semblables à lui afin que, peu à peu, notre propre coeur devienne brûlant du feu qui vient du coeur même de Jésus.

Pour entrer dans cette association intime avec le Christ, l’Eglise nous propose habituellement toutes sortes de moyens : sacrements, célébrations, processions…

Cette année, nous en serons privés. Alors comment faire pour vivre cette union intime avec le Seigneur ? Par le confinement ! En effet, la passion de Jésus n’est rien d’autres qu’une succession de confinements qui lui sont imposés et qu’il accepte d’endurer par amour pour nous :

Le jour des Rameaux, la foule, en acclamant Jésus, le confine dans un rôle de Messie politique alors qu’il désire tout autre chose : nous ouvrir le chemin vers le Père.

Le jeudi saint, les disciples de Jésus le confinent dans un rôle de chef : ils sont choqués de voir le maître leur laver les pieds comme un esclave, alors que Jésus veut simplement les aimer.

Le vendredi saint, Jésus est confiné dans un tribunal comme une simple chose dont le sort dépend des intrigues politico-religieuses entre les Grands Prêtres, Pilate et Hérode

Puis Jésus est confiné sur la croix comme un malfaiteur, odieusement assassiné, alors même qu’il n’y a en lui pas la moindre trace de mal.

Enfin, Jésus est confiné dans un tombeau : désormais on ne parlera plus de lui qu’au passé… Mais ce confinement dans la mort ne pouvait durer : c’est la résurrection. Le trop plein d’amour du coeur du Christ ne pouvait rester enfermé dans une tombe. Il rejaillit, se répand, s’étend dans l’histoire des hommes jusque dans l’éternité.

Partageons donc notre confinement forcé avec ceux subis par le Christ. Alors, nous verrons la puissance de la résurrection libérer en nous la foi, l’espérance et l’amour qui ne demandent qu’à jaillir.

 BIP 8 du 4 au 19 avril 2020

 Abbé Bertrand ESTIENNE

 

DECANTATION

Lorsqu’une étendue d’eau n’est plus agitée par les vents ou les courants, peu à peu les matières en suspension tombent au fond du lac et l’eau devient limpide : on peut alors observer les poissons et autres animaux aquatiques qui y circulent à leur guise.

Certes, la période d’épidémie que nous traversons reste inquiétante à plus d’un titre. Mais pourtant, l’inactivité à laquelle beaucoup d’entre nous sont contraints doit pouvoir aussi être regardée positivement : Notre vie humaine est souvent très agitée par les « choses à faire », les émotions de toutes sortes qui nous envahissent chacune à leur tour, le besoin de bouger pour éviter de nous retrouver face à nos limites et notre finitude.

Tout cela fait que notre intérieur ressemble fréquemment à un lac très agité. Or le fait de devoir rester à la maison nous permet de mener une expérience de décantation intérieure. En cessant de nous affairer dans tous les sens, en habitant régulièrement le silence, nous pouvons faire cette belle découverte qu’il y a, en nous, bien plus qu’un remue-ménage permanent : nous sommes dotés d’une profondeur qui ne se révèle que lorsque nous commençons à nous apaiser.

Et plus encore, si je visite cette profondeur, je découvre qu’elle est habitée par une personnalité unique, la mienne, qui est cette capacité de dire « je » et de décider par moi-même, qui est foncièrement désireuse d’aimer et de s’ouvrir aux autres. Mais si je continue ma visite, je peux alors repérer en moi un point intensément lumineux qui est l’endroit minuscule par lequel Dieu entre en contact intime avec moi, à condition toutefois que j’accepte sa venue.

C’est cet endroit dont parle la Bible lorsque Jésus dit « je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi » (Ap 3,20).

Aussi, n’ayons pas peur de prendre le temps ne nous poser ; si nous acceptons de faire ce voyage en nous, nous n’y trouverons pas le vide mais une Présence. Les internets, télévisions, radios et autres « réseaux sociaux » nous sont bien utiles aujourd’hui ; mais ils peuvent également nous être dommageables s’ils contribuent à nous agiter dans tous les sens et nous empêchent de visiter notre intériorité.

Osons ce voyage dans l’inconnu, ce voyage en nous-même…jusqu’à Dieu.

BIP 9 du 18 avril au 3 mai 2020

Abbé Bertrand ESTIENNE

UN MINISTRE THEOLOGIEN

Monsieur le ministre de l’intérieur, ministre des cultes est aussi amateur de théologie, semble-t-il.

Ainsi, pour justifier la décision des pouvoirs publics d’interdire les messes et célébrations du dimanche durant le mois de mai 2020, il nous a donné sa propre définition de la prière :

« Je pense que la prière se fait dans son rapport à celui que l’on accompagne, célèbre – chacun choisira le mot en fonction de sa religion – et soi-même , et n'a pas forcément besoin de lieux de rassemblements où on ferait courir un risque à l'ensemble de sa communauté religieuse». (Émission « le grand jury » sur RTL du dimanche 3 mai 2020).

Apparemment, une telle définition semble satisfaisante: elle souligne l’aspect intérieur de la démarche religieuse. La difficulté, c’est qu’elle réduit la foi ou l’acte religieux à un acte uniquement individuel : chacun pense et prie comme il l’entend ! La dimension communautaire est donc secondaire.

Or si la foi chrétienne affirme haut et fort le lien étroit et personnel entre le croyant et Dieu, elle proclame aussi clairement que ce lien personnel à Dieu change la nature des relations entre les hommes.

Ainsi, pour la foi chrétienne, la religion n’est pas une juxtaposition d’hommes et de femmes qui croient chacun comme il l’entend, mais elle vise à un renouveau et même une mutation de toute l’humanité; de la sorte la communauté humaine elle-même est appelée en tant que telle à quitter les violences, les injustices, les barrières dans lesquelles elle est embourbée.

Le Christ n’est pas venu sauver uniquement des individus, il a voulu sauver l’humanité elle-même, dans sa globalité.

C’est en ce sens que les rassemblements religieux constituent l’armature de notre foi. Ils nous incitent à nous réunir, au-delà de nos différences et de nos oppositions, pour accueillir le Christ comme celui qui fait l’unité en chacun de nous, entre nous et avec le Père.

BIP 10 du 16 au 30 mai 2020

Abbé Bertrand ESTIENNE

 

UN SOUFFLE SAIN(T)

Il nous est dit partout qu’en ce temps d’épidémie, il faut éviter d’envoyer des postillons et autres gouttelettes sortant de notre bouche aux personnes que nous rencontrons, car il y a alors un risque de transmettre le coronavirus au cas où nous en serions porteurs.

Le moins que l’on puisse dire est que cette demande - compréhensible au plan sanitaire - ne nous aide pas bien à entrer dans le mystère de la Pentecôte. Car cette fête qui clôt le temps pascal est, en quelque sorte, la fête de l’Esprit Saint. Or en hébreu, le nom « Esprit » se dit « Ruah », ce qui se traduirait plus logiquement par le mot « Souffle » ou « Vent ».

A la Pentecôte, il s’agit donc de laisser Dieu venir sur nous comme un Souffle personnel et vivant. Ce Souffle-Esprit ne transmet, bien entendu, aucune maladie ; au contraire, il vient disperser les miasmes du péché et autres impuretés qui se sont agrippés à nous et polluent l’intérieur de notre coeur.

Le Souffle-Esprit Saint vient, comme un grand coup de vent, disperser nos peurs, nos lassitudes, nos découragements, nos suffisances, pour introduire en nous l’air pur de la présence divine.

Le Souffle-Esprit Saint est une personne : Il n’agit pas machinalement comme la soufflerie d’une usine ; il adapte et dirige son Souffle divin en fonction de chacun : de ce fait, selon la situation dans laquelle nous nous trouvons, le Souffle sera doux ou puissant, chaud ou frais, dynamisant ou apaisant, tempête ou bise légère.

Le Souffle-Esprit Saint nous le recevons le jour de notre baptême et de notre confirmation ; mais nous le recevons également dans toute sa force et sa pureté lorsque nous vivons le sacrement du pardon. Car le sacrement du pardon n’est pas une épreuve humiliante ou culpabilisante : il est remise de soi-même sous le Souffle de l’Esprit Saint afin que ce dernier disperse nos péchés et nous emporte dans son élan libérateur et son dynamisme d’amour.

Bonne fête de Pentecôte sous le souffle de l’Esprit-Saint.

BIP 11 du 30 mai au 14 juin 2020

Abbé Bertrand ESTIENNE

RETOUR A L’ORDINAIRE

Depuis quelques semaines notre pays retrouve ses couleurs : les manifestations, les polémiques politiques, l’annonce des vacances sont autant de signes qui ne trompent pas : la France revit ! Est-ce le retour au temps ordinaire ?

Pour ce qui est de l’Eglise, c’est la liturgie qui passe au vert avec le Temps Ordinaire qui commence et qui se prolongera jusqu’au début de l’Avent. Mais au fait pourquoi cette longue période de l’année se nomme-t-elle « Temps Ordinaire » ?

Cela pourrait vouloir dire que durant tout ce laps de temps, il ne se passe rien d’exceptionnel. Après le Carême et la période de Pâques nous entrons dans un temps banal et monotone…Or, la signification du mot « Ordinaire » est tout autre.

Le Temps Ordinaire, c’est plutôt le temps de l’ordre, de la remise en ordre, de la construction. Durant toute cette période, il s’agit de nous laisser (re)construire sur le long terme par le temps qui dure. C’est l’occasion de remettre les choses en ordre, chacune à sa place en repérant ce qui est essentiel et ce qui est secondaire ou même accessoire pour bâtir notre vie humaine.

Le Temps Ordinaire fait écho à ce que nous appelons le sacrement de l’Ordre. Ceux qui reçoivent ce sacrement, c’est-à-dire qui sont « ordonnés » diacres, prêtres ou évêques ont pour charge de travailler à la construction – à la mise en ordre - de l’Eglise afin qu’elle forme un tout unifié, tout en laissant à chaque personne la possibilité de prendre sa place spécifique.

Ceux qui sont ordonnés ont donc pour mission d’agir afin que tous deviennent ensemble un corps harmonieux et plein de vitalité - le corps du Christ -, et que chacun puisse se construire dans son identité propre, à partir du Christ.

Le 21 juin 2020, Maxence Leblond sera « ordonné » prêtre pour notre diocèse.

Prions pour lui et n’oublions pas de prier pour les vocations chaque jeudi, comme notre évêque nous l’a demandé le jour de son installation à Cambrai.

BIP 12 du 13 au 28 juin 2020

Abbé Bertrand ESTIENNE

 

CES STATUES QU’ON DEBOULONNE

Les humains aiment les rites. Par exemple, ils aiment ériger des statues dans les squares et sur les places publiques; mais ils apprécient tout autant de les déboulonner. De la sorte, les héros d’un jour deviennent les boucs émissaires du lendemain.

Cependant, il faut se rendre compte qu’il existe d’autres statues plus urgentes à abattre si nous voulons que vraiment le monde se porte mieux. Ces statues sont celles de l’égocentrisme que chaque homme élève en lui.

Certes, nous avons, chacun, à ne pas nous sous-estimer nous-même, et encore moins à nous mépriser : Chaque être humain est unique et incomparable aux yeux de Dieu. Chacun a été créé pour lui-même personnellement par Dieu. Cette prise de conscience est source d’une joie et d’une paix profondes.

Mais cette réalité, nous l’oublions, de sorte que nous tombons dans l’orgueil ou la vanité. Comment cela ? Très souvent, l’orgueil et la vanité résultent d’un manque de confiance en soi, en la vie. J’aime être remarqué, admiré, mis en valeur parce qu’au fond de moi-même, tout me semble frêle, fragile, insignifiant.

Alors pour donner le change, je bâtis pour moi-même une statue en marbre afin que les autres me remarquent et m’ovationnent. Certes, le regard admiratif ou les éloges des autres peuvent apaiser provisoirement mon mal être, mais ils ne combleront jamais le vide profond que j’espérai oublier.

Aussi, pour progresser dans la vie intérieure, il s’agit d’abord d’observer la statue artificielle que mon orgueil a fait construire en moi. Mais il ne faut pas la déboulonner par la violence. Il faut au contraire laisser Dieu m’aimer, se lier à moi, me dire qu’il tient à moi comme à la prunelle de ses yeux.

Alors peu à peu, je découvre que ma vie n’est pas vide, mais riche intérieurement car elle est emplie d’un dialogue permanent avec le Seigneur.

Alors la statue de mon orgueil se désagrègera d’elle-même, morceau par morceau, car le besoin d’être admiré de tous sera remplacé par la joie d’être aimé et sauvé par Dieu.

N° 13 du 27/06 au 26/07 2020

P. Bertrand ESTIENNE

 

 

Un été dans l’espérance

C’est un été 2020 un peu spécial, que nous vivons. L’humanité continue de subir la pandémie, dont peut-être certains d’entre nous ont soufferts. Plus douloureux encore, d’autres sont décédés au sein de vos familles.

Le danger demeure toujours, et notre archevêque, dans un esprit de responsabilité, décréta des restrictions nécessaires afin de célébrer le culte avec le moins de risques possible.

Au coeur de ce mois d’août, le Seigneur nous confirme dans notre espérance de Vie. La majuscule désigne cette éternité bien heureuse à laquelle nous aspirons, et, bien plus encore à la résurrection et au monde avenir où le mal et la mort n’existent plus.

Cette vie humaine marquée de l’éternité de Dieu est une réalité pleinement accomplie aujourd’hui pour le Christ et sa Mère.

La Vierge Marie, notre maman du ciel est ressuscitée. Nous proclamons cette victoire pour tous le 15, en la solennité de l’Assomption.

Oui il s’agit bien de notre victoire. La Vierge Marie, toute sainte qu’elle soit, demeure une femme comme nos mères, nos soeurs, celles qui lisent ce papier par exemple. Une personne humaine a déjà rejoint le 1er né d’entre les morts, dans sa gloire. Elle nous y précède.

En cette année où pour la 1ere fois, à la demande du Pape François, nous avons prié le lundi de Pentecôte : Marie Mère de l’Eglise.

C’est aussi une bonne nouvelle pour tout le genre humain : la maladie n’aura pas raison de nous.

Notre horizon est éternel.

N° 14 du 25/07 au 30/08 2020

Pierre-Marie VERHEGGE, curé solidaire

 

PAS PLUS D’UN QUART D’HEURE

Les gilets jaunes sont peut-être passés par là. Le mal-être des habitants des banlieues éloignées des centres ville également : On parle beaucoup d’un concept nouveau en matière d’urbanisation: Le quart d’heure.

L’idée est que l’on doit envisager la ville du futur avec la possibilité que chaque personne vivant en ville puisse trouver à moins d’un quart d’heure à pieds ou à vélo, tout ce doit il a besoin pour vivre bien : habitation, travail, approvisionnement, soins, lieux d’apprentissage et lieux d’épanouissements.

Le projet est noble, même si ses instigateurs reconnaissent pour que les zones rurales ou peu urbanisées, il faudra passer du quart d’heure à la demi-heure.

Cependant, une question existentielle se pose : Est-il bon que dans une société où l’homme a tendance à vouloir tout tout de suite, on envisage de mettre à sa portée immédiate l’ensemble de ce dont il aurait besoin ?

C’est oublier que l’avenir de l’homme ne se trouve pas dans le fait d’avoir tout à portée de main que dans le fait d’apprendre à se déposséder et de se désencombrer. La société matérialiste nous pousse à toujours courir vers de nouvelles expériences, de nouveaux objets, de nouveaux concepts alors qu’il faudrait plutôt réfléchir à ce que chacun nous avons en trop et que nous pouvons envoyer dans les orties.

Si nous voulons vraiment entrer dans le chemin de l’intériorité, là où le coeur profond vibre de la présence de Dieu, il faut libérer nos pensées, nos émotions, nos projets de l’idée que plus ça va vite, plus on emmagasine, mieux c’est !

Apprenons à nous délester, à nous alléger l’esprit afin d’être plus disponible à Dieu. Mais ne croyons pas qu’un quart d’heure de prière suffira à découvrir Dieu. La vie spirituelle est plutôt de l’ordre du compagnonnage avec Dieu. Il faut du temps et de la régularité pour s’apprivoiser mutuellement.

On ne devient pas amis en quelques minutes mais en traversant une histoire commune.

Pour cela il faut bien passer ensemble au moins un quart d’heure…par jour.

N° 17 du 26/09 au 11/10 2020

Bertrand ESTIENNE, curé

 

TERRORISTES : OUI ! RELIGIEUX : NON !

L’assassinat de Samuel Paty du 16 octobre 2020, professeur de collège à Conflans Ste Honorine a provoqué une onde de choc dans le pays. Comment se fait-il qu’en France, un enseignant puisse être décapité suite à un cours d’éducation civique ? Nous ne pouvons que dénoncer un tel acte indigne et inhumain.

Cependant, il importe également de réagir devant l’idée dominante qu’on distille dans l’opinion publique : Cet attentat serait une atteinte à la laïcité portée par un courant religieux extrémiste. Cela n’est pas exact.

Quand donc le monde médiatico-politique comprendra-t-il que ces assassins ne sont pas des « extrémistes religieux » puisqu’ils ne sont pas religieux du tout ? Ils sont affiliés, non pas à un Dieu mais à un monstre qui s’appelle : violence et haine de l’autre.

Ce n’est donc pas en raison de leur religion qu’ils agissent, mais en raison de leur violence interne. Une violence qui n’est pas bien différente de celle des révolutionnaires de la Terreur qui, au nom de la République et de ses valeurs, guillotinaient à tour de bras.

Ces terroristes ne sont pas religieux. Il faut le dire et le redire. En effet, qu’est-ce qu’une religion sinon un moyen d’aider l’homme à entrer en dialogue d’amour transformant avec Dieu, notamment par la prière et la réflexion ?

Or ces gens-là n’entrent pas en contact avec Dieu quand ils fomentent leurs forfaits, sinon ils n’agiraient pas ainsi. Ils n’entrent en relation qu’avec eux-mêmes, avec leur propre haine intérieure, ce qui n’a rien à voir.

Les terroristes du genre de l’assassin de Conflans n’ont donc rien de religieux, même si leur discours s’habille de mots religieux. Ils n’ont qu’un seul “dieu” : leur haine.

C’est cette haine qu’il faut extirper de leur coeur... comme parfois aussi, du nôtre.

N° 19 du 24/10 au 08/11 2020

Bertrand ESTIENNE, curé

 

OU EN SONT LES FINANCES DE NOS PAROISSES ?

Cette période de reconfinement est difficile à vivre pour nous tous. Nous devons rester solidaires et en communion de prière.

Là où c’est possible, nos églises restent ouvertes afin de nous permettre de venir prier en face à face avec Dieu voire en appelant un paroissien pour prier ensemble.

Les prêtres sont disponibles pour visiter les malades et les personnes dans l’épreuve ou donner le sacrement de réconciliation.

Ce confinement impacte nos vies mais il déstabilise aussi les finances de la paroisse.  Le Conseil économique de la paroisse St Eloi s’est réuni le jeudi 29 octobre 2020 pour faire un point des finances de notre paroisse.

Un bilan rapide fait apparaitre une baisse des recettes due aux mariages et baptêmes reportés (3500 € + 1900 €) et une baisse due aux activités annulées (repas, ventes diverses) (5500 €).

Heureusement, vous avez été généreux car nous avons reçu 1200 € de dons en plus que l’année dernière. Si vous faites le calcul, il nous manque plus de 9000 €.

Pour ce qui est de la paroisse St Bernard, les recettes des trois premiers trimestres 2020 marquent une baisse d’environ 6700 € dont 1700€ de manque à gagner sur les quêtes paroissiales du dimanche et 4200 € de baisse pour les célébrations de funérailles, mariages et baptêmes.

En revanche les dons ont augmenté de 1044 euros.

Nous avons encore besoin de vous. Toute participation, si petite soit-elle, en fonction de vos possibilités, sera la bienvenue.

Vous pouvez donner par espèces dans les troncs des églises, par chèque à l’ordre de la paroisse.

Si vous avez la chance de payer des impôts, sachez qu’un don de 50 € ne vous coute que 17 €. Pour obtenir un reçu fiscal, vous pouvez opérer un versement pour la paroisse de votre choix sur le site de www.cathocambrai.com : onglet « je donne », rubrique « les autres manières de soutenir l’Eglise », bouton « les quêtes ».

MERCI

N° 20 du 07/11 au 29/11 2020

Jean-François Devillers, responsable du Conseil économique de St Eloi

Christian Danzin, responsable du Conseil économique de St Bernard

Bertrand Estienne, curé

Article publié par Paroisse Saint Eloi De La Rhônelle Préseau • Publié le Lundi 18 janvier 2021 • 713 visites

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